Petite précision
Ce soir je suis crevé, alors je ne vais pas me lancer dans une grande tirade, juste faire une petite précision au sujet de ma note précédente. Il y a en effet quelque chose d'apparemment contradictoire entre le fait de rejeter le concept de libre arbitre, et celui d'accuser. Apparemment seulement. Car ce que j'accuse, c'est les idées, pas le libre arbitre qui les a choisies, pour la bonne raison qu'il n'existe pas. Ce ne sont pas les personnes porteuses de ces représentations (dont je qualifie l'ensemble de "substance noologique" en quoi consiste l'esprit, au même titre que le corps consiste en substance biologique) que j'accuse, mais les représentations elles-mêmes. Je n'accuse pas le malade, mais sa maladie. Tout le problème, c'est qu'en matière de représentations, le malade est solidaire de sa maladie, il s'identifie à elle, elle le possède. Par ailleurs, étant moi-même un être humain, je ressens dégoût et colère face à cette maladie, et je suis amené parfois à l'exprimer violemment, y compris éventuellement avec la volonté, ou l'espoir en tout cas, de faire mal. Il se trouve que la douleur est une excellente chose, contrairement à la souffrance. Distinguer l'une de l'autre, c'est l'une des propositions qui constituent ma représentation de la condition humaine. La douleur est un prix à payer, qui vaut éventuellement mille fois d'être payé, quand la souffrance est ce qui putréfie, paralyse. La douleur est la meilleure amie de l'Homme, la souffrance son pire ennemi. J'y reviendrai plus longuement à l'occasion.
A demain sans doute.